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Art et subversion

Art et subversion.

 

Le mot subversion vient du latin (on y retrouve l’origine « verser »), il voulait dire « renverser ». Cette idée est présente dans le mot actuel, puisque la subversion est l’acte par lequel on trouble, on perturbe, on attaque, voire on « renverse » les systèmes, les ordres, voire les idées établies. La subversion a donc toujours à voir avec l’interdit (politique, social, psychosocial, moral, culturel, artistique etc) et aussi avec son ambiguïté, puisque l’interdit est à la fois source de sanction, limite opposé au désordre mais aussi de plaisir ou d’évolution par exemple.

Le mot subversion (caractère de ce qui est subversif) est un mot étrange à la fois parce qu’il ne désigne rien de très précis -il n’est synonyme, ni du complet « révolution » qui suppose une forme de remplacement d’un système ou d’une idéologie par un(e) autre non contenu dans notre mot, ni du simple « désordre » qui peut être le fait du hasard sans intention, ce qui n’est pas le cas de notre concept de « subversion »- et parce que ses emplois sont variables selon la position de l’énonceur par rapport à ce qu’il désigne. « Subversif » peut être ainsi une critique qui va parfois jusqu’à justifier la censure ou la violence contre quelqu’un ou quelque chose mais aussi être une qualité que l’on reconnait voire que l’on exige d’une œuvre d’art par exemple. Peut-il y avoir  d’art, d’humour, de changement, d’évolution, d’interrogation etc sans subversion ? Beaucoup considèrent que non.

D’ailleurs, ce qui est subversif d’un coté ne l’est pas de l’autre la poésie de Baudelaire perturbant les canons et idées reçues dans les fleurs du mal est condamnée en 1957/58 par un procès en justice qui y voit une œuvre subversive –au sens dangereux, néfaste- et étudiée dans les écoles comme modèle de beauté et d’originalité novatrice quelques années plus tard.

Néanmoins, n’est pas toujours subversif qui veut. On reconnait dans le terme –ce qui est également assez subjectif et ambigu- une part de sincérité. Pour être subversif, il faut être sincère, selon l’idée la plus répandue, ainsi certains ont-ils vu dans des démarches à la fois originales, perturbatrices, porteuses de questionnement pour les systèmes de valeur ou d’idées en place des concepts marketing destinées d’abord à créer de la rumeur, à agiter la presse à jouer commercialement sur des formes de surprises ou de provocation « publicitaires ». Peut-on être subversif lorsqu’on vend, lorsque perturbant apparemment le système esthétique, académique ou moral, on en tire matériellement profit, entérinant ainsi la valeur du système marchand ou économique ? La question est loin d’avoir été épuisée par toutes les formes de subversion recherchée par l’art contemporain auquel on ne saurait dénier une part de subversion saine mais aussi une recherche du concept marketing parfois assez conventionnelle dans ses objectifs…

 

XB/IFC



16/05/2013
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