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corrigé Barthes/ONU part I

 

 

 

1. R.Barthes, mort en 1980, est le sémiologue français de référence. Dans son plus célèbre livre « mythologies » il décrypte les mythologies modernes. Selon lui, les « représentations collectives » (c'est-à-dire en gros la façon dont les gens, collectivement, se représentent la réalité) vont moins vite que la connaissance et la science, car elles sont, pour des raisons souvent liées au pouvoir, au commerce, à l’ordre dominant etc maintenues en arrière. Ces représentations, parfois sans même le vouloir, souvent sans que nous n’en ayons conscience, véhiculent une idéologie (c'est-à-dire une vision du monde), des principes,  qui servent éventuellement une classe (dans le livre, c’est, selon Barthes la vision bourgeoise du monde qui s’impose comme norme), un pouvoir, un trust etc…

Dans ce texte l’auteur tente de montrer comment et pourquoi, le personnage de Charlot bien que peu engagé politiquement possède, à la fois, une vraie force esthétique et révolutionnaire.

 

Charlot est un personnage en partie naïf, souvent surpris par le monde qui l’entoure – y compris ses aspects violents ou oppressifs.  Dans les temps modernes, il est en proie à la faim, à l’automatisation des tâches, au chômage  etc Pour autant, il n’apparaît pas comme un militant, comme un révolutionnaire actif : au contraire, il provoque de manière involontaire des évènements qu’il ne maîtrise pas, il est pris dans des engrenages qu’il déclenche à son corps défendant. En quelque sorte, il est aveugle à l’agression d’un monde sans grand respect pour lui, voire sans scrupules, il apparaît comme une victime à la fois drôle et risible qui n’a rien et se retrouve à souhaiter la prison : « une sorte de prolétaire brut » comme dit Barthes, et non un acteur politique, un révolutionnaire. Sa « force représentative » réside dans le fait qu’il représente avec force le pauvre, victime des évènements, jouet des machines et du modernisme dans lequel chacun peut voir une victime, une sorte de représentation de l’injustice ou de la violence sociale. Tout cela sans l’à priori politique que certains pourraient rejeter, il nous montre non pas une révolte mais un malheur…

 

2. Charlot est, selon Barthes, d’un anarchisme « discutable politiquement ». Il veut dire par là (n’oublions pas que le livre a été écrit avec une pensée politique de gauche) que le personnage n’incarne pas –c’est d’ailleurs une évidence- l’avenir de la révolution : il veut retourner en prison, tente sa chance dans un cabaret etc, l’homme est un nomade balloté, rigolo parfois malgré lui, mais en même temps il échappe à tout ordre social, il prend toujours à contre-pied, la logique, l’ordre, le projet petit bourgeois etc, il est une révolution à lui tout seul, en art cela s’avère souvent plus intéressant, fort, efficace qu’un film politique dont la démonstration sera plus rationnelle mais n’aura pas la même puissance poétique et comique.   

 

X.Baux.IFC 

 



14/06/2011
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