Btscom1 COMMUNICATION

1  Le mot mythe a différentes acceptions, toutes plus ou moins en rapport les unes avec les autres, mais parfois, en partie contradictoires. Selon le Larousse de la langue française le mythe renvoie au moins aux emplois suivants :

  Récit mettant en scène des êtres surnaturels, des actions imaginaires, des fantasmes collectifs, etc.

  Allégorie philosophique (par exemple le mythe de la caverne).

  Personnage imaginaire dont plusieurs traits correspondent à un idéal humain, un modèle exemplaire (par exemple Don Juan).

  Ensemble de croyances, de représentations idéalisées autour d'un personnage, d'un phénomène, d'un événement historique, d'une technique et qui leur donnent une force, une importance particulières : Le mythe napoléonien. Le mythe de l'argent.

  Ce qui est imaginaire, dénué de valeur et de réalité : La justice, la liberté, autant de mythes.

2.Le mythe, globalement, s’oppose à l’histoire- ce qui s’est réellement passé- ou encore au logos c’est pourquoi il peut être synonyme d’illusion, voire de fantasme. Pour autant, on ne saurait oublier que le mythe a tenu lieu d’histoire et qu’on lui accorde une part de vérité même dans les sociétés pour qui il a perdu cette valeur. En effet les grands mythes traduisent les réponses que les peuples apportent aux grandes questions : d'où vient le monde ? Comment expliquer l'existence du mal ?, etc., dans la mesure où il répond à une ou des question, le mythe est un récit qui a du sens. Par exemple, Platon, s'en sert pour éclairer au moyen d’images sa pensée, comme dans le mythe de la caverne, dans La République.
De même, pour Freud, le mythe permet d’évoquer les pulsions premières et les angoisses de l'homme. Le mythe d'Œdipe traduit ainsi les pulsions de l’enfance. Dans l’ensemble le mythe rassemble, condense des tentatives de réponses mais il révèle aussi des conceptions qu’il véhicule par images. Il reflète à la fois des croyances, des valeurs, des explications même   M.Tournier (l’auteur de vendredi ou la vie sauvage)  Dom Juan renvoie aux désirs masculin de séduction éphémère des femmes alors que Tristan et Iseuld renvoie plutôt au désir féminin de posséder totalement un homme.

Un article des Echos, évoquait aussi le mythe selon Barthes : « Barthes notait que le mythe – du grec muthos, récit – est un système de communication, un message... et un mode de signification intensément exploité dans le secteur de la publicité. La publicité, en effet, est colporteuse de mythes, d’images, de symboles, de signes ; et ce qu’on appelle communément, à l’aide d’un vocable anglo-saxon qui sonne chic, le storytelling n’est rien d’autre qu’une fabrique vieille comme le monde à créer du mythe, du rêve, des légendes, et ce faisant à susciter curiosité, désir, sentiment d’appartenance, et sens. »

3. On peut noter que la puissance des vieux mythes a souvent séduit le monde de la publicité, de la communication (y compris publique) : montres Vulcain, meubles Atlas, Clio –Renault- caprice des Dieux, chaussettes Achille, Ajax etc pour ne citer que des noms, sans évoquer toutes les publicités reprenant des mythes dans leur imagerie ou leur scénarios….Pourquoi une présence aussi massive ? tentons quelques débuts de réponses :

-          Le mythe est toujours plus ou moins familier à l’univers mental et culturel du lecteur

-          Le mythe renvoyant à des images communes, il peut donc avoir à la fois la vertu de rassembler et d’être accessible à tous.

-          Le mythe, ne peut être considéré comme un mensonge puisqu’il se présente comme mythe, mais il est toujours supposé contenir une part de vérité.

-          Le mythe grandit ses héros, d’où, peut-être, l’usage du mythe dans la création de personnages publicitaires ou dans la construction des scénarios…  

-           XB/IFC