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Remarques complémentaires sur la subversion

Est subversif ce qui trouble l'ordre établi. Voilà une proposition de définition simple qui débouche sur une réflexion complexe...

En effet, quel ordre l'artiste, le graphiste, le créateur trouble-t-il ? L'ordre politique? Religieux? Les idées reçues? Les conventions admises par le plus grand nombre? La pudeur? Le respect des valeurs? ou les académismes, les esthétiques convenues, les normes artistiques?

Dans le premier cas Goya, aussi bien que Courbet, Magritte, Dali ou encore Ernest Pignon voire Baudelaire ou le cinéaste Bunuèl sont subversifs, mais dans le deuxième, le sont aussi les romantiques, les baroques, les maniéristes, les fauves etc...

 

D'ailleurs la subversion est un trouble mais qu'est ce qu'un trouble: un renversement, une interrogation, une révolution? L'art conceptuel est troublant car il perturbe le rapport à l’œuvre et interroge le récepteur...le surréalisme s'affirme lui même comme une révolution, ce qu'il ne sera pas sur le plan social, tout en participant à un changement durable et profond (ce qui peut être une définition de "révolution") dans la création contemporaine, le baroque promu par un pouvoir religieux (celui de la contre réforme) aboutit à un "contre classicisme" et symbolise pour beaucoup un esprit qui oppose aux règles et normes des différents classicismes, la capacité à provoquer de l'excès, de l'étrange, de l'individuel...

Remarquons d'ailleurs que le mot subversif peut être donné comme une qualité...un artiste qui manque de subversion est souvent considéré comme fade, voire conventionnel, alors qu'un mouvement social subversif est souvent considéré comme dangereux...

Deux remarques:

-ce qui est subversif à telle ou telle époque ne l'est plus dans un autre contexte, le repas chez Levi de Veronese, les œuvres du Caravage, la femme qui pisse de Rembrandt, le déjeuner sur l'herbe, autant de productions considérées comme subversives autrefois qui ne le sont plus aujourd'hui.Les ready made de Duchamp ou le portrait de l'artiste dégénéré de Kokoschka sont subversifs pour le pouvoir nazi, mais pas pour nous...

-la subversion entretient souvent dans la période contemporaine un rapport ambigu avec les différents pouvoirs dont elle semblet contester les normes. Ainsi de nombreux artistes dont le mode de production et/ou les productions sont apparues comme subversives ou déclarées comme telles, se sont retrouvés aux premiers rangs des honneurs officiels ou des portefeuilles gonflés du monde spéculatif...de Dali, pas toujours éloigné du pouvoir franquiste, en passant par les grands du pop art, sensibles au pouvoir financier d'une société qu'il prétendaient contester, ou encore les vedettes du street-art E Pignon Ernest, Speedy graphito etc séduits par les reconnaissances officielles après avoir fui les forces de l'ordre...Reste-t-on subversif en acceptant les honneurs, le pouvoir ou l'argent? A moins que la "récupération" pour prendre un vocabulaire des anées post 68, ne soit une des formes de la répression...

xb/IFC

 



27/04/2016
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