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A propos de la notion de réalisme

 

Remarques sur la notion de réalisme.

Le réalisme est un terme profondément ambigu, car qui dit « réalisme » dit reproduction du réel mais quel réel ? Comment ? Dans quel but ?

Ainsi de nombreux artistes se sont réclamés du réalisme, jusqu’à des peintres abstraits et des écrivains du nouveau roman, alors même que leurs démarches étaient très différentes. Si l’on se fonde sur l’usage le plus courant du terme, sans rentrer dans le détail d’un débat (utile mais) complexe sur la nature du réalisme, on observera que, de manière générale, le XXème voit plutôt s’éloigner en peinture le souci du réalisme (bien que ce souci soit encore fort en littérature, et fortement marqué au cinéma, en photographie, voire en bande dessinée). Cependant, la peinture a vu se développer des mouvements que l’on peut qualifier de réaliste au sens le plus usuel de ce terme : la nouvelle objectivité des peintres allemands dans les années 20 (Grosz, Dix), le précisionnisme américain (Henri qui inspirera Hopper), le réalisme socialiste en Russie et/ou URSS, la peinture figurative européenne (F.Bacon, L.Freud) dans les années 50, le nouveau réalisme français des années 60 (Arman, Spoerri, Niki de Saint-Phalle), le pop art, l’hyperréalisme (60-2008). Ces mouvements constitués ou non, se reconnaissent dans l’emploi du terme réalisme et s’attachent d’une manière ou d’une autre à affirmer leur volonté de reproduire le réel. Cela recouvre en fait des approches très différentes, à la fois dans la forme et dans les buts recherchés. Il faut distinguer d’un coté ceux qui veulent conserver une part de réalisme pour rompre avec des évolutions qu’ils réfutent voire combattent : c’est le cas des précisionnistes américains en réaction contre des évolutions européennes vers l’abstraction, c’est le cas du réalisme socialiste qui cherche à réhabiliter des formes directement propres, selon sa conception,  à entrainer les masses vers un destin politique en faisant de la peinture le vecteur d’une forme de propagande au service de l’idée. De manière très différente sur le plan politique mais finalement pas si lointaine dans la démarche artistique, on trouve ceux qui utilisent des formes de réalisme pour se confronter directement à la société de leur temps, d’une manière qui privilégie les couleurs naturalistes et la précision des lignes. C’est le cas de « la nouvelle objectivité » allemande des années 20, laquelle mène parfois un courageux combat contre la montée de certaines idées (Grosz ; les piliers de la société). D’autre part, ceux qui exploitent les matériaux de la modernité comme le « nouveau réalisme » crée par le critique P.Restany ou encore les hyperréalistes américains qui « augmentent » le réel par un souci virtuose de reproduction des détails, en quelque sorte supérieur, à ce que l’œil distingue dans le quotidien.

xb



19/06/2013
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