Btscom1 COMMUNICATION

1. Les définitions de l’art les plus couramment admises supposent que l’art dispose d’une certaine liberté, d’une unité entre concepteur et réalisateur et d’une vocation non utilitaire. Pourtant ces aspects conceptuels ne tiennent pas au regard de l’histoire de la création artistique. En effet, nombre d’œuvres ont été faites collectivement et/ou avec la collaboration de nombreux artisans, nombre d’œuvres ont été liées à des commandes, nombre de réalisations ont eu partie liée à des formes de propagande…l’art contemporain de son coté ne différencie guère le designer qui conçoit mais ne réalise pas de l’artiste solitaire qui réalise lui-même, le pop art a généralisé la reproduction, les ready-made ont utilisé les objets manufacturées…Par ailleurs lorsque Dali peint pour Perrier ou la SNCF, lorsque J.Mirô peint pour la coupe du monde de football ou encore lorsque Mucha crée pour la compagnie des chocolats… s’agit-il d’art (puisque ces « œuvres » sont celles d’artistes) ou de publicités ou de « publicités artistiques » ?
2. La publicité possède des caractéristiques qui différencient son utilisation du langage de celle qu’en fait la vie courante : en effet la publicité nous dit quelque chose qu’on connait déjà (le produit est bon), qui n’est pas totalement digne de confiance (c’est l’annonceur et son agence qui le disent), à un moment inopportun, alors que nous sommes sollicités par des milliers d’autres messages. Elle doit donc d’abord  être séductrice, être mémorisée pour elle-même (la petite musique du message) et permettre de rêver, voire d’utiliser la polysémie pour enrichir son message, la métaphore pour ouvrir sur l’imaginaire (« la femme est une ile », «  Opium un parfum de dépendance », etc) ce qui la rapproche plus de la poésie que de l’information.
3. La publicité utilise l’art et la littérature pour :

-          Trouver une forme de prestige et/ou un poids intellectuel

-          S’appuyer sur un fond culturel commun

-          S’amuser avec la tradition sous une forme héroï-comique ou satirique

-          Détourner l’œuvre au profit de son message en mêlant comique et référence noble

-          Trouver une poésie et/ou une esthétique propre à susciter le rêve ou à séduire au-delà de la raison.

1. Cependant l’artiste, le poète (« je ne sais ce qui me possède/ et me pousse à dire à voix haute/ni pour la pitié ni pour l’aide/ ce qui m’habite et qui me hante »/ Les poètes. Texte de L.Aragon qui cherche à définir la vocation poétique) ne sont pas dépendants d’une « cible » ni obligés de plaire. L’artiste/ l’écrivain/ le poète peuvent choquer, anticiper, au risque de se perdre (Baudelaire, Rimbaud, Van Gogh etc) alors que le publicitaire DOIT plaire, c’est son unique but. Il ne peut être à contre courant, car s’il use de l’art, de la rhétorique oou de la poésie, s’il est un peu artiste, il n’est pas UN artiste.

XB. IFC. www.btscom1.blog4evr.com