Btscom1 COMMUNICATION

Proposition de corrigé du devoir culture de la communication. (texte d’A.Maalouf et publicité de « publi ethnik »)

Première partie: texte.

1. Les pratiques décrites par Amin Maalouf dans les identités meurtrières sont celles de la société américaine avec sa politique des quotas à la télévision et son obsession du politiquement correct. Si l’on en croit A.Maalouf, le caractère systématique et artificiel de ces usages les rend souvent agaçants, mais ils sont toutefois fondés sur l’idée respectable de ne choquer personne dans une société où le mélange des cultures et des types humains a longtemps été source de discrimination. Désormais, les séries et les émissions ne doivent ni heurter telle ou telle partie de la population en la réduisant à une représentation caricaturale, ni la mépriser en l’excluant systématiquement des fictions. Ce souci d’éviter de blesser des gens dans leur identité est louable et constitue un progrès par rapport à ce que montraient autrefois les films. Les indiens, en effet, y étaient considérés comme des sous-hommes servant de cibles dans le plus total mépris. Au regard de cette manière de traiter une population -dont l’importance identitaire était pourtant grande- les bonnes intentions d’aujourd’hui, même si leur aspect convenu et fabriqué est irritant, ne doivent pas être condamnées.

Toutefois, ces pratiques ne sont pas appuyées sur la volonté de faire changer les mentalités et/ou de bousculer les idées reçues, mais sur le souhait de « ne heurter personne », ce qui est différent. On imagine d’ailleurs, que cette différence doit quelque chose au caractère commercial du système télévisuel : « ne pas choquer » ou « provoquer des évolutions » ce sont là deux principes dont les conséquences peuvent être assez dissemblables en termes d’audience…Par conséquent, comme il s’agit avant tout de ne pas choquer, le plus simple est évidement de montrer tout le monde, y compris dans un rôle positif, mais aussi –et en vertu du même principe- de ne rien montrer qui puisse déranger les méfiances ancrées chez chacun. Ainsi le couple mixte par exemple, est-il soigneusement évité. Chacun représenté, chacun valorisé mais chacun chez soi, chacun de son coté, telle semble être la manière dont le bien-penser américain fait en sorte, à la fois, de lutter ET de perpétuer les préjugés. 

2. Le « fil d’appartenance » décrit par A. Maalouf, se caractérise par la manière dont on peut éprouver un sentiment de proximité avec quelqu’un qui vous ressemble par un nom, un type physique, un élément culturel, une référence commune, surtout lorsqu’on est loin de son milieu d’origine. Ce fil d’appartenance n’est pas indispensable à la communication auprès des minorités. Il peut constituer un atout réel lorsqu’il s’agit de communiquer sur certains sujets ou sur certains produits et/ou dans certaines circonstances, mais inutile (voire plus) dans d’autres circonstances. Ainsi, par exemple, pour vendre un produit culinaire lié à des aspects identitaires forts, à la manière dont on peut, à travers une saveur retrouver une part d’origine et de convivialité identitaire le fil d’appartenance est un excellent ressort, pour promouvoir un produit technique ou très neutre du point vue identitaire ce ressort ne sert pas et y faire appel peut même donner à la cible un sentiment d’agacement, si elle a l’impression qu’on la réduit à son aspect communautaire.

IFC/XB