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Groupes.

Sans (ou avant) toute possibilité de choix, l'individu appartient à un milieu, une famille etc  . Son statut social réel lui confère une appartenance à un groupe, c'est ce qu'on appelle le groupe d'appartenance, lequel joue dans la construction de l'individu un rôle important.

Appartenance/ référence.

Toutefois, les désirs, l'évolution, le recul critique de l'individu peuvent l'amener à comparer son groupe aux autres et s'écarter de ce qui lui a été transmis, partiellement ou plus radicalement, par aspiration à autre chose ou rejet. L'individu n'a plus alors seulement un groupe d'appartenance mais un groupe dont il admire les usages et les valeurs, auquel il aimerait appartenir, qui lui donne des références, c'est le groupe de référence. (Hyman puis Merton ont évoqué cette notion, sous la dénomination «in group» et  «out group»).

Les deux peuvent ne faire qu'un bien sûr mais cela peut aussi ne pas être le cas, alors les comportements sont déterminés à la fois par le groupe d'appartenance et par le groupe de référence, dont la pression ou l'influence peuvent être très importantes (comme dans le bourgeois gentilhomme de Molière)

Le groupe de référence a une fonction normative : on se conforme alors aux normes et usages de ce groupe que l'on souhaite intégrer.

Il a une fonction comparative : on cherche à évaluer l'évolution de son groupe au regard de celle du groupe de référence.

Il a une fonction de socialisation anticipatrice lorsqu'on se conforme aux normes d'un groupe auquel on va appartenir (exemple les pré-ados qui jouent aux ados, c'est à dire anticipent les comportements du groupe dans lequel ils seront bientôt.

Il peut avoir aussi un rôle dans les processus de rejet lorsqu'on cherche un groupe à la suite du rejet du groupe d'appartenance.

La publicité joue très volontiers sur cette notion : lorsqu'elle manie les stratégies intégratives. Elle propose alors des services ou des produits qui permettent –ou sont supposés permettre- d'intégrer le groupe de référence. On parle aussi de stratégie psychosociale. Le désir d'intégration peut-être un moteur très fort et très complet. Dans l'exemple cité, le bourgeois de Molière a pour moteur de tous ses actes, en particulier d'achat, l'intégration au groupe de la noblesse. Dans la société moderne de forte mobilité, les barrières ne sont pas infranchissables, on confond volontiers être et avoir…Les gens se reconnaissent donc  volontiers dans l'apparence et l'avoir, ce type de stratégie est, par conséquent, à la fois répandue et payante.

Il arrive que l'on parle aussi de groupe de référence négatif, lorsqu'un individu rejette en bloc, par révolte, les valeurs et normes d'un groupe auquel il va, selon toute logique, appartenir. C'est une des descriptions que l'on donne parfois de la crise d'adolescence.

X.Baux. IFC Languedoc. Provence