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Reflexion sur le look et le corps aujourd'hui

A propos du corps  dans la société d’aujourd’hui à partir d’un texte d’A.Prost.

 

 

L’historien Antoine Prost s’interroge sur l’identité contemporaine, pour lui « le corps est devenu le lieu de l’identité personnelle » (Histoire de la vie privée, édition du Seuil), qu’en est-il ?

 

Cette idée n’appartient pas entièrement à Prost, on la retrouve sous d’autres formes chez d’autres, par exemple Paul Yonnet «Des modes et des looks. Le temps, le paraître et l’être » dans le N°34 de la revue « le débat ».

 

Elle s’explique, selon l’historien par la place grandissante que prend le corps dans nos vies. Le miroir, dit-il, n’est pas « une nouveauté du 20ème  siècle mais sa banalisation en revanche en est une, comme la façon d’en user ». De fait les occasions que nous avons de nous regarder sont multiples : miroirs privés, publics, photos, films, vidéos que l’on s’envoie, que l’on affiche, que l’on offre… de même se généralisent les activités qui prennent le corps à la fois comme but et comme fin, ce qui est une invention contemporaine. Ainsi selon Prost, nos contemporains se sentent moins responsables de leurs idées (peut-être parce que les moyens de les leur imposer sont de plus en plus nombreux et puissants) et de plus en plus de leur corps. « Avoir honte de son corps serait avoir honte de soi-même » dit Prost ou encore nos contemporains habitent pleinement leur corps c’est eux (…) le corps est devenu la réalité même de la personne ». Cette affirmation a d’évidentes sources dans les pratiques sociales d’aujourd’hui : les tatouages et autres piercings, la passion du look correspondent à des tentatives de réappropriation de soi dans un cadre de malaises identitaires.

Dans un monde qui par certains aspects s’homogénéise, qui pousse si souvent à confondre être et avoir, avec l’effondrement des grandes idéologies…il semble pour nos contemporains de plus en plus difficile de répondre à la question « qui suis-je ? », question par laquelle ils répondaient autrefois volontiers par une liste limitative certes (donc ne résolvant pas les « énigmes du moi ») mais rassurante : je suis Breton (en attestent mes rites, mes danses, mon parler etc, j’ai tel métier (je vais le garder toute ma vie, car longtemps on pouvait penser cela, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui), je suis chrétien ou communiste (ce qui me donne aussi un des repères bons ou mauvais, une vision de l’avenir, alors qu’aujourd’hui les grandes idéologies s’effondrent et/ou n’attirent quasi plus personne)…

Alors le corps « personnalisé », entretenu, marqué voire en quelque sorte « tribalisé » (car le marquage peut –être aussi l’occasion ou l’impression de rejoindre une tribu réelle ou virtuelle)  devient lieu d’identité.

D’une certaine manière nos contemporains considèrent que l’instinct est liberté, pour eux, la conscience devient contrainte, la réflexion devient synonyme de travail, de vieillissement, de complexité ; le corps jeune, frais « hydraté » ou « retendu » voire « botoxé », défait de ses attributs traditionnellement humain (le poil, le gras, la sueur, les odeurs, l’asymétrie, la ride etc) à la poursuite des modèles virtuels ou numériques (Lara Croft, Robocop ?) devient la part exposée de soi même dans une société du spectacle ou chacun cherche son heure de gloire, sa minute de spectacle…. Ou chacun devient lui-même par le spectacle qu’il offre.

 

IFC. X.Baux. 2010



11/10/2010
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